En 2004, lors de notre passage à Calcutta, rebaptisé Kolkata depuis 2001, nous posons nos sacs à dos à la "Salvation Army Guest House", Auberge de l'Armée du Salut.
Rickshaw |
Cet homme, dont on ne saurait donner d'âge tellement la vie a durci ses traits, nous pose un vrai dilemme.
Devons-nous lui imposer nos 3 personnes à tirer dans le chaos et la pollution de la ville pour quelques roupies ? Devons-nous l'envoyer dans cette pagaille invraisemblable entre les bus crachant leur épaisse fumée noire, les taxis pilotés à toute allure et sans vergogne et les vaches sacrées mollement étalées au milieu de la rue ?
Circulation dans Calcutta |
Calcutta restait à cette époque le dernier bastion où subsistent les rickshaws, interdits partout ailleurs. Bien que métier reconnu inhumain, de nombreuses Indiens ont recours à leurs services car cela reste la course au meilleur prix. Et en période de crue, les rickshaw sont également les seuls à pouvoir circuler en ville en gardant le passager à l'abri et au dessus du niveau d'eau !!
Taxis |
Métier inhumain oui, mais quelle reconversion ? C'est ce qu'attendent de savoir les syndicats qui les défendent. La plupart du temps, les rickshaws envoient la moitié de leur salaire à leur famille restée dans les campagnes et un quart du salaire sert à payer la location de la carriole.
Que faire d'autre ? Comment nourrir sa famille quand on n'a que cela ?
Que faire d'autre ? Comment nourrir sa famille quand on n'a que cela ?
Rickshaws de marchandise |
Longtemps ces questions nous ont rongées. Finalement nous n'avons jamais accepté de monter à bord. Avons-nous bien fait ?
Mais qu'est-il devenu aujourd'hui ? Le Gouvernement l'a-t-il aidé à trouver un autre travail ? S'est-il retrouvé à la rue à devoir gagner sa vie avec d'autres besognes encore plus dégradantes ?
Tri des déchets dans la rue |
Nous ne le saurons jamais et le dilemme reste sans réponse pour moi aujourd'hui !